Buts politiques Les actes d'Ankara révèlent clairement ses aspirations et visées politiques sur Chypre qui sont, en grandes lignes: 1. L'installation permanente des forces militaires turques dans le territoire de Chypre. 2. L'altération du caractère démographique de l'île par l'implantation des milliers de colons. 3. L'aboutissement à une solution du problème chypriote qui serait la consolidation des objectifs susmentionnés, et en plus, la ségrégation physique permanente des deux communautés, comme premier stade pour le contrôle politique et militaire de toute l'île.
En effet, une augmentation numérique récente (à 35.000 hommes} des forces d'occupation turques, ainsi qu'une amélioration qualitative de l'équipement des forces d'Attila, ont été constatées. Les Turcs ont achevé la construction d'un grand aéroport à Lefkoniko, pouvant être utilisé à des fins militaires ainsi qu'une grande base navale à Kyrénia. Le nombre des Turcs qui sont arrivés du continent et qui se sont installés dans la partie occupée de Chypre, a augmenté et est actuellement estimé de 80 à 85.000. Ankara utilise cette masse implantée, composée principalement de paysans illettrés, comme moyen pour imposer sa volonté sur les indigènes chypriotes turcs, considérés comme " peu fiables et occidentalisés " par les éléments chauvins. Les colons se sont fait accorder le droit de " voter " par les dirigeants imposés, chypriotes turcs, et ont alors participé, avec leur " parti " au " gouvernement de coalition " dans la région occupée. Les " autorités " leur ont également alloué la terre (42.5%), appartenant aux réfugiés chypriotes grecs. Les colons et les forces d'Attila ont créé un climat d'intimidation et de peur dans le territoire occupé, tandis que les Chypriotes turcs se sont trouvés réduits en citoyens de " seconde classe " dans leur propre pays. Par ailleurs, la Turquie avance ses plans séparatistes et expansionnistes au moyen d'une activité diplomatique intense. A travers cette activité elle tente de déformer l'histoire de Chypre, et donner l'impression de réclamer une solution juste au problème chypriote. En tous les cas, les buts de la Turquie sont si clairs et évidents que seuls des observateurs prédisposés négativement, peuvent y voir autre chose que la partition et la " turquification" finale de toute l'île. Le précédent d'Alexandrette peut ici servir d'exemple.
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