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"LES KURDES SONT DES CITOYENS DE PREMIERE CLASSE, LA TURQUIE NE PEUT DONC PAS LEUR ACCORDER DES DROITS SPECIFIQUES"

Ce discours est fréquemment tenu par les dirigeants turcs qui, à l'occasion, n'omettent pas de citer à l'appui de leur thèse tel ministre ou tel général qui serait d'origine kurde voire évoquer "confidentiellement" le pourcentage de Kurdes au Parlement et au gouvernement. 'lest exact que des Kurdes renonçant à leur identité et s'affirmant Turcs ne sont pas individuellement discriminés. Dans un pays ayant une longue tradition de janissaires, il y a également des janissaires d'origine kurde cooptés par le système qui peuvent accéder à des postes de responsabilité s'ils se montrent encore plus nationalistes turcs et hostiles aux revendications identitaires kurdes que les Turcs de souche eux-mêmes. Mais, à ce jour, tout Kurde ayant ouvertement revendiqué son identité et demandé des droits culturels et linguistiques collectifs pour sa communauté a fait l'objet de poursuites pénales, arrêté, emprisonné, condamné à de lourdes peines de prison ou à l'exil ou simplement assassiné s'il est perçu comme "un danger grave pour la sécurité de l'Etat".

L'exemple le plus éloquent est celui du militant pacifiste Mehdi Zana, ancien maire de Diyarbakir, qui a, à ce jour, passé plus de 15,5 ans dans les prisons turques pour avoir revendiqué pacifiquement des droits culturels pour les Kurdes. Sa femme Leyla Zana, députée, a été qualifiée de "traître à la patrie" et vouée a la vindicte populaire pour avoir prononcé une phrase en kurde sur "la fraternité kurdo-turque".

Le régime turc n'étant ni raciste ni discriminatoire dans la répression, des Turcs démocrates revendiquant des droits collectifs pour les Kurdes subissent le même sort. Le plus connu d'entre eux est le sociologue Ismail Besikçi, condamné actuellement a' Un total de deux cents ans de prison et qui a déjà passé plus de 14,5 ans dans les prisons turques.

Que des individus d'origine kurde aient pu faire le choix de l'assimilation, c'est leur droit. Que ce faisant, certains d'entre eux aient pu accéder à des postes de responsabilisé dans le système turc, tant mieux pour eux ! Que les autorités d'Ankara, en mal d'arguments, puissent exhiber ces quelques Kurdes cooptés, non représentatifs de leur peuple, comme "preuves de l'association des Kurdes au pouvoir" c'est un stratagème qui ne vaut guère mieux que celui d'un Saddam Hussein mettant en avant des ministres chrétiens et kurdes de service pour faire croire au caractère "représentatif" de son pouvoir.

Il est temps pour la Turquie de se rendre à l'évidence. Malgré tous ses efforts, malgré tous les moyens politiques, économiques et militaires déployés, sa politique d’assimilation forcée des Kurdes a échoué et est elle n'a aucune chance de réussir à l'avenir. A côté d'une petite minorité assimilée, la grande majorité des Kurdes, c'est-à-dire des millions de personnes, refusent catégoriquement de renoncer à leur identité, à leur culture. Quelles que soient les raisons de ce refus de turquisation, cet attachement viscéral à l'identité kurde est un fait aussi incontournable que la volonté des Québécois, des Catalans, des Basques ou des Flamands de rester eux-mêmes.

Dés lors les Turcs n'ont que deux solutions : continuer de refuser de reconnaître cette réalité par la coercition, la terreur et une politique négationiste engendrant inévitablement des conflits et révoltes dévastateurs pour le pays et la paix régionale. Ou reconnaître pleinement cette réalité kurde et chercher à répondre aux légitimes aspirations kurdes dans le cadre de la démocratie et dans le respect de 1'intégrité territoriale du pays.

Dans un pays où on compte