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A version. Seulement les Turcs connaissent l'état actuel de Famagouste la ville touristique. Depuis 1974 la ville n'est accessible qu'aux soldats turcs. La cathédrale gothique de Famagouste se tient depuis longtemps sous l'emblème du Croissant. Mais on peut voir le Pantocrator dans l'église de Panayia Theotokos dans le village de Trikomo. Au monastère de l'apôtre André sur la péninsule de Karpas on n'attend plus de visuteur.
Dans la partie occupée par les Turcs la région est pour la plupart une zone militaire interdite d'accès. Au milieu de cette zone frontière rigoureusement gardée se trouve le village de Lysi qui était autrefois purement grec. Ce village est situé entre la capitale de i île et la ville portuaire d'Othello. D'après le recensement de la population de l’année 1960 ici vivaient trois-mille-sept-cent Chypriotes grecs. En août 1974 tous s'enfuient devant les baïonnettes turques. Ankara, a effectué des changements de la structure démographique de Chypre, selon ses ambitions. Les troupes ennemies poussèrent presque quarante pour-cent de la population de Chypre a quitter leurs foyers. Aujourd'hui il n'y a que des Turcs a Lysi et ce lieu est devenu une ville de garnison. A environ deux kilomètres sud-ouest du village, en plein champs et protégée par un petit bois d'eucalyptus, se trouve l’ancienne église du monastère de Saint Euphemianus. Les fresques précieuses du quatorzième siècle et une inscription avec le rare nom Themonianus, c'est - a - dire Saint Euphemiamus, sont ses trésors les plus précieux.

Regards méfiants des habitants. Les militaires et les postes d'observation sont partout. Incertitude troublée. Néanmoins, 1'approche du bijoux de I' architecture byzantine sacrée est possible. Mais déjà de loin on reconnaît qu'ici aussi il y a eu pillages et vols, et cela sous les yeux attentifs de 1'armée. Les portes et les fenêtres sont cassées. Dans l'ouverture de la porte sont empilées des pierres recouvertes de végétation pour écarter les chèvres et les moutons. Contre les voleurs d'objets d'art organisés et leurs associés turcs cela n'est guère une protection. Parce qu'ici il n'y avait pas de Chypriotes turcs a 1'oeuvre; ils ont d'autres problèmes, ils se battent pour leur existence. Eux aussi, ils souffrent a cause de la division de Chypre.

L’intérieur de 1'église est méconnaissable. La voûte et les murs sont privés de leurs fresques.

Il a certainement fallu des jours entiers pour la mise en place des échafaudages afin de pouvoir enlever les fresques de la voûte de l'abside et du soubassement cylindrique de la coupole. On ne peut guère s'imaginer que ces travaux remarquables aient été faits sans la connivence des militaires postés ici. Tout est détaché des murs: 1' impressionnant Jésus Pantocrator dans le dôme et l'éminente Mère de Dieu avec l'enfant Jésus ainsi que les archanges Michel et Gabriel dans l'abside, l'inscription, mais aussi le baptême et la marche au temple de Jésus Christ. Même l'iconostase avec toutes ses icônes a été volée. Cette Maison de Dieu ressemble a une étable. On dit qu'une partie des fresques a été acquise par une collection particulière américaine pour un million de dollars. Beaucoup doit avoir été détruit pour toujours a cause d'un démontage impropre.

TRAGEDIE

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Le même jour je suis confronté tragédie bouleversante de Varosha, au sud de Famagouste. Depuis des générations la cathédrale gothique de Famagouste est sous l'emblème du croissant. Jusqu’à 1974 le faubourg moderne de la ville portuaire du Moyen Age était le centre de l'industrie touristique de Chypre. Plus de trente mille Chypriotes grecs ont été forcés de quitter la ville du jour au lendemain. Etant en fuite devant les soldats turcs ils abandonnèrent tous leurs biens. Ils n'emportèrent que ce qu’ils pouvaient ramasser a la hâte. Il s'agissait pour chacun de sauver sa vie. Seize ans plus tard personne ne sait lesquels des biens abandonnés a Varosha ont peut-être été épargnés par les pillages. Varosha est aujourd'hui une ville-fantôme. Ce lieu est hermétiquement barré par les militaires, entouré d'une clôture en barbelé, et seules les troupes turques peuvent y entrer.

F-al17.jpg (7783 octets) Notre dernière station est Karpasia, la péninsule qui s’étire vers le nord-est. Pendant l’opération Attila en 1974 l'avance rapide des troupes d'invasion turques a coupé la péninsule de sorte que les habitants pris au piège ne pouvaient guère fuir. Après les opérations beaucoup de gens quittaient leurs foyers ancestraux et il ne reste aujourd'hui dans le Karpas que six cent Chypriotes, dont la plupart sont âgés et un prêtre orthodoxes.

Trikomo, dans la baie de Famagouste, est sur le chemin vers la péninsule qui s’étend sur environ soixante quinze kilomètres vers le nord-est. Une vieille chypriote grecque veille sur l’église de Panayia Theotokos, qui date du milieu de l'ère byzantine. Dans ce village vivent aussi cinq autres vieilles femmes, toutes âgées de plus de quatre-vingt-dix ans. Habité autrefois que par des Chypriotes grecs, Trikomo est aujourd'hui un lieu favori des Turcs.

A la demande des clés de l’église on ne reçoit qu'un silence glacial. Ce n'est qu'après plusieurs questions que nous sommes informés que la "police locale" devrait avoir la clé. Les "policiers" veulent savoir ce qui est si exceptionnel dans le "bâtiment", ce qu'il y est d’intéressant, notamment a l’intérieur. Après des discussions rendues difficiles par des problèmes de langue on va chez la vieille femme grecque. C' est elle, et non pas la "police locale", qui a la garde des clés de l’église. La femme habite dans une cabane en fer-blanc semblable a une étable. Elle n'a pas de revenu et n'est pas en contact avec les habitants turcs Elle mène une vie misérable et solitaire. Le prêtre orthodoxe - grec vient une fois par semaine et célèbre la messe pour les femmes.

 


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