Des Chypriotes tués pour avoir dit non à l'occupation Les faits Au mois d août 1996, deux jeunes Chypriotes grecs non armés ont été froidement assassinés par des extrémistes turcs à Dhérynia, Chypre.
Le deuxième, Solomon Solomou (26 ans) appartenait à la famille du défunt. II avait pénétré avec d autres personnes dans la zone tampon, le 14 août, après les obsèques d Anastassios Isaak afin de déposer une gerbe à l endroit où celui-ci a été assassiné. On a tiré sur Solomou à bout portant au moment où il grimpait sur un mât de drapeau. Les autorités de la République de Chypre, après une enquête, ont pu identifier deux des assassins et trois de leurs complices.
Leurs complices qui, sur le plan juridique, en raison de leur rang ne peuvent pas être considérés comme des spectateurs innocents sont : le « chef de la police » du régime illégal chypriote. turc Attila Sav, lex commandant des forces d occupation, lieutenant général Hassan Koundakci et le commandant de la 28e division Mehmet ICarli. Kenan Akin, Hassan Koundakci, Mehmet Karli et Erdal Emanet sont des Turcs de la Turquie et non des Chypriotes turcs. Les résultats de l autopsie pratiquée sur le corps de Solomou ont révélé qu il fut tué par cinq balles. Aussitôt après l assassinat de Solomou les soldats turcs ont commencé à tirer dans la foule blessant ainsi onze civils et deux soldats de lONU. Le leader chypriote turc M. Raouf Denktash lui-même était présent aux événements. II suivait de près et photographiait les derniers moments dAnastassios Isaak. Des films vidéo montrent Denktash se tenant debout sur la terrasse du même bâtiment que l officier turc qui tira sur Solomou quatre jours plus tard. Témoin aux incidents était le commandant de la force des Nations Unies (UNFICYP). Dans son rapport il condamne « lusage fatalement injustifié de force de la part du personnel militaire turc et chypriote turc ».
Les événements
La manifestation a été organisée par la Fédération des motocyclistes de Chypre en collaboration avec la Fédération européenne des motocyclistes.
turques doccupation à Chypre était nécessaire :
En route vers Chypre, les motocyclistes ont été rejoints par des centaines de motards européens. Ils étaient attendus au port de Limassol par un grand nombre de motocyclistes pour la dernière étape du parcours. Le gouvernement de Chypre avait des informations fiables concernant les plans de la partie turque qui provoquerait des incidents et sen servirait ainsi comme prétexte afin d avancer dans la zone de la République contrôlée par le gouvernement chypriote. Le Président Cléridès lui-même a tout fait pour convaincre les organisateurs de ne pas procéder à létape finale de la manifestation. Ceux-ci ont été finalement persuadés de l annuler mais un certain nombre de motards a procédé à une marche pacifique vers la zone tampon. La réaction de la partie turque a été brutale et violente et a eu comme résultat la mort dIsaak. Quarante (40) autres manifestants ont été blessés.
Condamnation internationale
The Irish Times (27 août 1996) écrit : « Selon M. Peter Schmitz, conseiller politique du chef de la mission de lONU à Chypre il y a des indications claires prouvant que la contre-manifestation n était pas « spontanée » mais « préméditée » ; les gens armés ont été emmenés en autocars jusquà la ligne du cessez-le-feu via une zone militaire turque interdite aux civils, large de 3km, et parmi ces gens il y avait des membres du mouvement turc ultra - nationaliste « loups gris ». Le plan consistait à frapper le plus grand nombre possible des Chypriotes grecs. II ny a pas eu de tentative de la part de la « police turque » de les arrêter ».
Le journal britannique « The Independent » du 16 août 1996 note : « Le principal obstacle au progrès, a été pendant longtemps le manque de volonté turque de renverser la partition de facto à Chypre. Après les tueries, le Ministre des Affaires Etrangères et premier ministre suppléant, Mme Tansu Ciller, a effectué une visite éclair dans la partie occupée de Chypre. Après avoir rencontré M. Dentkash elle a déclaré : on brisera les mains qui touchent au drapeau turc » Le porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères des Etats Unis, M. Nicholas Burn a réagi immédiatement après les événements faisant une déclaration très appropriée : « la vie humaine est beaucoup plus importante que la protection dun morceau de tissu ». II a ajouté que les responsables devraient répondre de leurs actes. M. Burns, ainsi que le représentant permanent des Etats Unis à l ONU, l ambassadrice Madeleine Albright, ont exprimé la position des Etats Unis : « tirer sur les civils non armés était injustifié indépendamment de la provocation. La Parlement Européen : Résolution du 19/09/1996 - Résolution du 24/10/1996 (en Anglais)
Révélations de la presse chypriote turque. La presse chypriote turque confirmant les informations concernant larrivée, dans la partie occupée de Chypre, des membres de lorganisation extrémiste terroriste turque des « loups gris » écrit :
II faut noter que les « loups gris « ont été accusés d avoir assassiné, le 6 juillet, le journaliste chypriote turc Kutlu Adali, à cause de ses critiques contre le régime Denktash et contre la politique de la Turquie à Chypre. Raouf Denktash recevant les représentants de l organisation terroriste des « loup gris » dans son bureau.
La position des Nations unies Dans une déclaration du 14.8.1996 le Secrétaire général des Nations Unies a exprimé sa préoccupation pour l usage excessif de force qui a causé la mort de deux hommes et tant de blessés, y compris des casques-bleus. En plus, le représentant du Secrétaire général des Nations Unies à Chypre, M. Gustave Feissel a qualifié les incidents comme « totalement disproportionnés ». Dans une déclaration, il a parlé du meurtre de Solomou comme une « tragédie terrible » et il a ajouté : « Nous avons senti que le tir était complètement injustifié et inexcusable ». M. Feissel a dit que les Chypriotes grecs étaient certes entrés dans la zone tampon, l ONU avait le contrôle de la situation et il procédait à lévacuation de la zone quand les « soldats turcs ont commencé à tirer subitement ». II a ajouté que l UNFICYP essayait d empêcher Solomou de se diriger vers la hampe quand les coups de fusil ont commencé « sans aucune raison ». La position de la République de Chypre Le gouvernement de la République de Chypre fait appel à tous les membres de la communauté internationale, individuellement et collectivement de condamner ces actes barbares contre le peuple de Chypre. Ces actes constituent une offense à la société civilisée. En plus il demande de nouveau leur soutien actif à la recherche dune solution juste, viable et durable du problème de Chypre qui mettra fin à l occupation turque et rétablira les droits de l homme et les libertés fondamentales de tous les Chypriotes. Les extrémistes turcs, qui ne représentent pas la communauté chypriote turque, ne doivent pas réussir à donner la fausse impression que les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs ne peuvent pas vivre pacifiquement ensemble. Ils ont vécu ainsi pendant des siècles et ils sont prêts et capables de se retrouver à nouveau. Le séparation forcée des deux communautés est simplement la conséquence de l invasion turque. Cest leur intérêt commun de vivre de nouveau dans une Chypre réunifiée, membre de l Union Européenne et sur la base d une fédération bizonale et bicommunautaire.
Conclusion Les événements de Dhérynia, ont prouvé que le statu quo est inacceptable et quil est urgent de trouver une solution basée sur les résolutions de l ONU sur Chypre grâce à laquelle l unité de lîle sera rétablie et la liberté de circulation et tous les droits fondamentaux de l homme seront sauvegardés. Depuis toujours le gouvernement de Chypre accepte les propositions des Nations Unies pour une île unifiée, sur la base d une fédération bizonale.
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